1. COMMANDITAIRES DE L’ETUDE

L’Action pour la Promotion des Initiatives Locales (APIL), ONG burkinabè, soutient les initiatives des populations rurales dans les domaines de la sécurité alimentaire durable et la résilience climatique pour accompagner le monde rural burkinabé dans leur quête de mieux – être. APIL apporte aux petites exploitations familiales des innovations techniques et organisationnelles qui garantissent l’amélioration durable de leurs conditions de vie et d’existence. L’ONG contribue à l’établissement d’un Burkina Faso solidaire et sans faim, où les populations paysannes sont autonomes, collectivement fortes, et tirent un revenu décent de leur travail grâce à des systèmes alimentaires équitables, inclusifs et durables.
Elevages sans frontières (ESF), association française de solidarité internationale à but non lucratif, se donne pour mission d’appuyer des familles paysannes vulnérables pour améliorer durablement leurs conditions de vie par la mise en place d’activités liées à l’élevage et créatrices de ressources. L’association soutient le développement de filières d’élevages durables respectueuses des femmes et des hommes, des animaux et de l’environnement. Elle partage ses expertises, ses méthodologies, ses outils et ses moyens financiers avec ses partenaires pour des réponses durables, pertinentes et efficaces aux besoins des communautés rurales vulnérables.
BATIK International est engagée auprès d’organisations de la société civile pour l’insertion socio-économique et l’accès aux droits des populations vulnérables notamment les femmes et les jeunes filles. L’association intervient sur des projets pour l’émancipation des femmes et renforce les capacités des acteurs de la société civile afin d’accompagner l’empowerment social et économique des jeunes et des femmes en matière de rapports de genre, de travail décent et de lutte contre tout type de violences. L’association a développé une solide expertise sur les questions de genre intersectionnel et de l’empowerment, du renforcement des capacités, de la coordination, de la capitalisation et de l’évaluation orientée changement.

2.CONTEXTE DE JUSTIFICATION DE L’ETUDE

Contexte général
Au Burkina Faso, l’élevage est une activité pour près de 80% de la population active. Il contribue à l’amélioration des conditions de vie à travers la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’accès aux services sociaux de base et la réduction du sous-emploi et de la pauvreté de façon générale. L’élevage des bovins comprend plusieurs systèmes d’élevage dont l’élevage laitier. Mais :

-La production de lait nationale ne couvre pas les besoins de consommation du pays qui sont complétés à 60% par des importations, notamment de poudre de lait moins chère, facilement conservable mais de faible qualité. Face à ce déséquilibre, la société civile (APESS, RBM, UNMPLB et ONG) et l’état burkinabè se sont donnés pour objectif l’amélioration de la production locale à travers
le renforcement des capacités de production et de valorisation laitière des acteurs burkinabè, notamment les éleveurs.euses. De plus, le potentiel laitier des élevages caprins est sous-estimé alors que sa conduite moins lourde que celle de l’élevage bovin peut être une opportunité économique pour les éleveurs.euses les plus vulnérables.

-Les ressources naturelles dont dépend l’alimentation des animaux sont fragilisées par les changements climatiques et des pratiques humaines non pérennes. A cela s’ajoute l’insécurité (terrorisme) que connait la sous-région et qui rend de plus en plus difficile la circulation des éleveurs et de leurs troupeaux à la recherche de ces ressources alimentaires de brousse qui se raréfient. Ce qui
n’aide pas à l’amélioration de la production laitière.

-Les femmes rencontrent encore des freins sociaux, juridiques et économiques qui entravent leur potentiel entrepreneurial. Or la pleine expression de ce potentiel apporterait aux ménages et à la société en général tant sur le plan économique que social.
Le projet « La Voie Lactée des Femmes de l’Oubritenga »
Avec le projet « la voie lactée des femmes de l’Oubritenga » (oct 2020 – sept 2023), l’Association pour la Promotion des Initiatives Locales (APIL) et Elevages sans frontières (ESF) accompagnent des éleveuses des communes de Ziniare et de Zitenga (Province de l’Oubritenga) sur 3 axes :

Le renforcement des moyens et des capacités en élevage avec :

le travail d’itinéraires d’élevage bovin et caprin laitiers,

un parcours de formation en élevage adapté au contexte environnemental et sécuritaire et aux
exigences de la production laitière (avec notamment une complémentarité cultures-élevages),

une amélioration des sites d’élevage,

un renforcement des cheptels par du microcrédit animal.

L’amélioration de la valorisation des produits laitiers avec :

l’organisation d’un réseau de collecteurs de lait frais,

la mise en place d’une unité de transformation laitière,

un appui à la distribution dans un réseau de commerçants.

Le renforcement des connaissances et de la promotion autour des systèmes alimentaires
territorialisés avec :

une mise en lumière de l’investissement des femmes sur la filière mais aussi des freins, des inégalités
et des violences qu’elles vivent et qui handicapent le développement de leur entrepreneuriat et de la
société en général,

une promotion des systèmes d’élevage durables et résilients développés dans le cadre du projet,

un enrichissement du plaidoyer en faveur du lait local et notamment du lait de chèvre.
Les résultats visés par le projet « La voie lactée des femmes de l’Oubritenga » sont :
a) l’adoption de bonnes pratiques d’élevage avec le développement d’élevages durables et résilients,
b) une amélioration de la quantité et de la qualité du lait collecté et des produits laitiers locaux,
c) une augmentation des revenus des éleveuses,
d) une amélioration du dialogue et une évolution dans les soutiens faits aux femmes,
e) une meilleure connaissance par les consommateurs de la valeur des produits laitiers locaux
(notamment ceux à base du lait de chèvre) + des mesures prises en faveur du lait local.
L’axe transversal « Défense des droits et de l’autonomisation des femmes » du projet « La Voie lactée des Femmes de l’Oubritenga » est complété par le projet « Parions l’égalité » qui contribue la réduction des inégalités liées au genre en favorisant l’insertion socio-économique de femmes en zone urbaine et rurale, à travers avec un programme de sensibilisation et d’accompagnement des femmes
et de leurs entourages.
Pourquoi une sensibilisation à base de saynètes théâtrales ?
Pour parvenir aux résultats et aux changements visés, l’information et la sensibilisation autour des thématiques phares du projet sont nécessaires. Ces thématiques sont :

« Elevages durables et résilients »,

« Entrepreneuriat féminin et Egalité des chances »

« Le produire/transformer/consommer local ».

Ces trois thématiques sontsous-jacentes à la valorisation et la promotion du lait local et sont liées aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du pays. Acheter du lait est un acte citoyen voire politique. En achetant un produit laitier, un consommateur se positionne (en connaissance de cause ou pas) sur ces trois thématiques.

L’objectif de ces saynètes est de :

a) Encourager le développement de bonnes pratiques d’élevage (durables et résilientes)

b) Amorcer une réflexion et un dialogue autour de l’égalité des droits entre hommes et femmes,

c) Renforcer la connaissance et la capacité de choix des consommateurs pour un soutien aux économies locales.

Au regard de cet objectif, APIL et ESF souhaitent mobiliser un appui externe qui aura pour mission de d’évoquer les enjeux/thématiques et les visées du projet à travers une représentation théâtrale.

3.OBJECTIFS, RESULTAT, ACTIVITES ET PRODUCTIONS

Objectif général : contribuer aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du Burkina Faso et aux changements qui y sont liés.

Objectif spécifique : valoriser et faire la promotion du système alimentaire territorialisé du lait local.

Résultat attendu : des éleveurs et des consommateurs ruraux et urbains sensibilisés aux connaissances et aux capacités de choix et d’action renforcées.

Les activités principales qu’aura à assurer l’appui externe sont :

1 – Monter la pièce de théâtre en évoquant les éléments de diagnostic et d’avancée du projet et les messages que souhaitent faire passer les éleveuses et les ONG.

2 – Jouer et faire enregistrer la scène.

3 – Jouer la pièce pour les villages d’intervention du projet (Bissiga Peulh, Lelexé, Tamasgo pour la commune de Zitenga et Nakamtenga, Barkoundouba, Goulgo pour la commune de Ziniare).

Les produits finaux attendus sont :

Une pièce de théâtre montée en français et traduite en moré et en fulfulde.

Un enregistrement de la pièce.

6 représentations de la pièce dans les villages d’intervention du projet.

Premières idées envisagées mais non figées :La pièce pourrait être divisée en trois actes (de 10 à 20 mn chacun ?). Une éleveuse-talent et un éleveur non avancé qui débattent autour de leurs activités d’élevage pendant que l’un trait. L’un se plaint de ses problèmes, l’autre explique qu’il n’y a que des solutions à ces problèmes et fait état de sa réussite (habitat, santé, alimentation, traite). Deux personnes échangent sur le statut de la femme : l’éleveuse-talent, femme forte, autonome, épanouie avec un entourage aussi épanoui ; un homme qui se plaint de la situation de son foyer (avec sa femme freinée dans son développement et son autonomie et dont le mal-être se répercute sur son entourage). Un consommateur vient acheter du lait chez un commerçant. Un dialogue s’amorce entre les deux personnes. Le débat est enrichi avec l’entrée d’une transformatrice dans la boutique qui explique les différences entre produits laitiers à base de lait local et produits laitiers à base de poudre de lait importé et réengraissé à l’huile de palme (bienfaits santé, socio-éco, voire environnementaux).

4. ORGANISATION (durée, lieux, appuis, logistique, calendrier indicatif)

Le montage de la pièce doit être coconstruit. La mise en œuvre des activités de cette mission se fera avec la mobilisation du référent projet ESF, du chargé de projet d’APIL et des éleveuses impliquées dans le projet. L’appui externe mobilisé peut passer aux bureaux d’ESF à Ouagadougou et d’APIL à Ouagadougou et Ziniare pour suivi et échange autour de son travail.

Le calendrier suivant est proposé :

Janvier/Février : proposition de scénario (écrit) et montage de la pièce

Mars/Avril/Mai : jeu de la pièce dans les 6 villages d’intervention avec captage.

5. PROFIL RECHERCHE

L’appui externe devra rassembler les critères suivants :

Prouver son expérience théâtrale en montrant des captages vidéo de représentations passées,

Mobiliser des ressources humaines expérimentées pour organiser le jeu de la pièce,

Être sensible aux enjeux, thématiques et visés du projet,

Être force de proposition en dialogues et jeux d’acteurs pour évoquer les enjeux du projet et
interpréter les avancées du projet et les messages qu’il véhicule,

Être encapacité d’écrire et de jouer en français, moré et fulfulde.

6. MODALITÉS DE REMISE DES CANDIDATURES ET CALENDRIER

Vous pouvez envoyer votre candidature par email jusqu’au 9 janvier 2023 aux adresses suivantes :

sylvain.gomez@elevagessansfrontieres.org et iliassetiemtore8@gmail.com

Chaque candidature devra comprendre :

➢ Une offre technique de 5 pages avec :

Compréhension du mandat (contexte, objectifs, attentes, résultats) ;

Le calendrier détaillé pour la réalisation des activités (semainier) ;

Le résumé des expériences les plus pertinentes en lien avec le mandat (description en quelques
lignes des pièces réalisées) ;

Un argumentaire décalé ou comique des enjeux-thématiques mentionnées ;

Une proposition de pitch de la pièce ;

En annexes :
o CV avec références et mise en exergue des expériences en lien avec la présente prestation
o Un lien vers une vidéo de pièce passée
o Une lettre expliquant la motivation de participation.
➢ Une offre financière détaillée comprenant :

La précision des honoraires pour la conception et pour la représentation (unité H-j, nombre,
coût unitaire, coût total par ligne budgétaire, coût de la pièce)

La retenue à la source qui sera réalisée par les commanditaires auprès des impôts.

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