Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités,  le projet Benkadi  bénéficie de l’accompagnement de la Coordination Nationale des Jeunes pour l’Environnement et le Climat (CONAJEC). Pour le coordonnateur de ce partenaire stratégique, Aboubacar Lougué, l’avenir du climat incombe plus à la jeunesse, car c’est elle qui paiera dans un avenir proche, le lourd tribut de la détérioration  de l’environnement. Pour en savoir plus sur son engagement en faveur de l’environnement, nous l’avons rencontré ce matin du 14 octobre 2022 au parc national Bangreweogo, poumon vert de la ville de Ouagadougou.

« Le monde est en feu, il n’est plus temps de s’occuper des choses de moindre importance ».  Cette déclaration de Thèrèse d’ Avila depuis le 16ème siècle est plus que d’actualité aujourd’hui.  L’environnement est en feu. C’est aussi la conviction de Aboubacar Lougué face à la dégradation de notre écosystème et au changement climatique au Burkina Faso mais aussi dans le monde. Cette prise de conscience est le leitmotiv de son engagement dans plusieurs plateformes nationales et internationales. Il est entre autres, membre de la plateforme YOUNGO, la constituante de la jeunesse auprès de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). «Nous avons été sollicité à prendre part à l’organe de coordination au niveau international, afin de nous permettre d’apporter notre modeste contribution aux débats sur l’environnement à l’échelle mondiale », nous confie –t- il non sans fierté. 

Aboubacar LOUUE, président du CONAJEC

A ce qu’il nous dit, son engagement dans les organisations nationales  a été pour beaucoup dans sa cooptation dans des instances internationales sur les questions climatiques.  «J’assure à la fois la coordination des associations de l’environnement de l’arrondissement N°1 de la commune de Ouagadougou et également celle du réseau des organisations de jeunesse de l’environnement et du climat au Burkina Faso », précise – t – il. C’est donc sans surprise, s’il est membre de l’Initiative des Jeunes africains pour le Changement Climatique en Afrique de l’Ouest, qui a à son actif plusieurs rencontres de jeunes à l’échelle continentale. Mais autant d’engagements ne font pas encore de Lougué un jeune satisfait.  « Après avoir contribué  à  la mobilisation des jeunes à l’échelle continentale et internationale, nous avons estimé qu’il fallait créer une organisation indépendante pour continuer non seulement dans la mobilisation   et  le renforcement des capacités de la jeunesse, mais aussi aller plus loin dans l’influence des politiques publiques à travers le plaidoyer ». C’est dans cette optique, qu’est née la Coordination Nationale des Jeunes pour l’Environnement et le Climat (CONAJEC). L’organisation a pour objectif de contribuer à mobiliser durablement les jeunes sur les questions liées à l’environnement et aux changements climatiques,   afin de faire d’eux des jeunes modèles. Les moyens d’action utilisés par la CONAJEC sont principalement les sessions de renforcement de capacités et de plaidoyer, les actions d’impact comme le reboisement ainsi que les conférences publiques. La CONAJEC a à son actif, l’organisation de la ‘’COP in MY City’’, une COP alternative en prélude à la COP 22, qui a réuni des jeunes de 2O pays  de l’ Afrique dans la capitale burkinabè. «A cette COP alternative, 200 jeunes ont répondu à l’invitation», précise Aboubacar Lougué.

 Perçue par certaines opinions comme une initiative salutaire, cette mini-COP a rencontré l’assentiment des organes des Nations Unies qui, relevant l’expertise de la CONAJEC, l’a identifiée comme une structure crédible. Le premier responsable de la CONAJEC précise qu’en plus de cette activité citée plus haut, son organisation tient  depuis 2016,  la conférence nationale des jeunes sur le climat. Un cadre pour continuer à interpeller et conscientiser les jeunes, sur leur rôle combien indispensable dans la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. 

C’est donc au regard de cette riche expérience, que la CONAJEC a été cooptée comme partenaire du projet Benkadi/Burkina. « Nous avons été agréablement surpris   de constater que dans la mise en œuvre du projet Benkadi Burkina Faso, une place de choix a été accordée à la jeunesse. Nous sommes donc fier d’avoir été associé à cet important projet ouest-africain, qui cadre à souhait avec les objectifs poursuivis par la CONAJEC », a laissé entendre Aboubacar Lougué. Depuis le début de la mise en œuvre du projet, la CONAJEC a fait preuve d’un engagement total, pour atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. «  Nous avons assuré avec succès, la formation de 200 jeunes sur le leadership climatique », nous explique Aboubacar Lougué. Il précise que 100 jeunes ont été formés à Banfora et plus d’une centaine à Ouagadougou.

En plus de cette formation des jeunes, 46 artisans miniers ont aussi vu leurs capacités renforcées.  Selon le coordonnateur du CONAJEC, ces sessions n’étaient pas seulement des formations de base, mais des renforcements de compétences des acteurs, afin qu’ils prennent conscience du danger de l’utilisation de produits chimiques tels le mercure et le cyanure, pour les êtres vivants et pour la nature, et dont l’une des premières conséquences est la dégradation de la biodiversité. Il faut noter que ce renforcement de capacités, a été assuré en collaboration avec l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi -mécanisées (ANEEMAS).  Elle a été suivie d’un engagement formel des artisans miniers, à adopter de nouvelles techniques de travail respectueuses de l’environnement.  Ce d’autant plus que les pratiques anciennes, intègrent l’usage de produits chimiques prohibés. Dans le cadre du projet Benkadi Burkina, il est prévu également des voyages d’étude, dans l’optique d’observer de bonnes pratiques déjà en cours. Se prononçant sur le Projet Benkadi Burkina, le responsable de la CONAJEC voit le projet d’un bon œil et apprécie surtout les ambitions nobles qu’il porte. Il salue par ailleurs les différentes approches employées pour insuffler au sein de la population, une dynamique de résilience faces  aux changements climatiques.  Les jeunes de la CONAJEC rappellent à souhait cette interpellation de  l’actuel Secrétaire général de l’ONU António Guterres : «  Ma génération a pour l’instant largement failli à promouvoir l’équité et à préserver la planète. Il faut que votre génération nous tienne responsables de cette situation de façon à ce que nous ne trahissions pas l’avenir de l’humanité »

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