Il est environ 9h ce 13 avril 2022, lorsqu’Aminata Ouedraogo, toute souriante, quitte son domicile. Dans le cadre du projet BenkadiBurkina, elle vient d’être choisie parmi plusieurs femmes leaders d’association, pour prendre part à une formation sur le genre et le changement climatique, dans la ville de Kaya, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou la capitale. L’ambition affichée du projet au Burkina Faso  est que « les communautés vulnérables aux effets des changements climatiques ; notamment les femmes, les jeunes et les personnes Vivant avec un handicap au Burkina Faso réalisent leur droit au développement et sont résilientes aux changements climatiques ». 

Elles sont une cinquantaine de responsables d’associations féminines ayant pris d’assaut la salle de conférence du SP/COMUD Handicap de Kaya,  en vue de  bénéficier d’un renforcement de leurs compétences sur des thématiques variées. Ce sont le genre, la protection de l’environnement, et les changements climatiques.

La forte mobilisation des femmes lors de la formation

Le Projet Benkadi place les femmes, les jeunes et les personnes vulnérables au cœur de cette lutte contre les effets néfastes du changement climatique. A en croire Clarisse Tiemtoré,  Experte Genre et inclusion du projet Benkadi, cette formation était une nécessité. « Nous savons tous qu’au Burkina Faso, comme ailleurs dans le Sahel, ce sont le plus souvent les catégories sociales défavorisées, notamment les femmes, les jeunes et les personnes handicapées,  qui sont les plus touchées par les effets  néfastes des changements climatiques. Notre pays s’est résolument engagé pour contribuer à l’effort mondial de reduction des gaz à effets de Serre (GES) en adoptant sa première Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Dans le cadre du processus de révision de cette CDN, une étude a été réalisée et dont les résultats montrent que tous les secteurs clés de la CDN étudiés présentent, de manière transversale, des différences et des inégalités entre les hommes et les femmes et ce, dans toutes les dimensions de l’analyse genre. On note également une faible intégration des questions de genre dans les instruments juridiques et politiques qui encadrent l’action climatique au Burkina Faso».

 Pour Aminata et les autres apprenantes, cette formation vient à point nommé. Elle leur apporte un éclairage nouveau sur des notions d’actualité et sur la conduite à tenir par chacune pour préserver l’environnement. « grâce à cette formation initiée par le projet Benkadi, j’ai mieux compris la notion du genre ; elle prend en compte l’apport de l’homme et de la femme pour bâtir une société harmonieuse dans la complémentarité des deux sexes », confie-t-elle.  Aminata Ouedraogo se sent ainsi valorisée et entend partager les connaissances acquises  avec les soixante groupements de femmes qu’elle encadre.. «Je suis responsable d’un groument de femmes qui comptent environ 1800 membres. Je me dois de partager cette expérience avec elles. Nous comptons aussi participer à l’effort d’interpellation des autorités sur l’urgence à prendre des décisions courageuses pour protéger notre environnement».

Photo de famille des participants à l’issue de l’atelier de formation

  A l’issue de la formation, Aminata Ouedraogo et ses pairs apprenantes, entendent jouer un rôle prépondérant dans la lutte pour l’atténuation des effets des changements climatiques.

A noter qu’à l’image de la session de formation qui s’est tenue à Kaya, une session similaire a été également organisée à Banfora dans la région des Cascades avec la même énergie et le même engagement. Ce n’est qu’un début, pourrait-on dire, car le projet Benkadi entend, à travers des actions de renforcement de capacités, impulser une meilleure dynamique féminine pour une lutte plus prometteuse sur la question climatique. C’est donc tout un attelage qui est en train d’être mis en place.

Toutes proportions gardées, Wagari Mataï, prix Nobel kenyanne pour ses actions en faveur de l’environnement, pourrait en inspirer d’autres au Burkina Faso.  « Plantons des arbres et les racines de notre avenir s’enfonceront dans le sol et une canopée de l’espoir s’élèvera vers le ciel.  Chaque arbre est le symbole vivant de la paix et de l’espoir », disait cette amazone.

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