L’intégration sous régionale passe par les transporteurs, un maillon « extrêmement important » de la chaîne. Animé par l’objectif de les y impliquer davantage, le Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (SPONG), en collaboration avec Enda CACID (Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement), s’engage pour « mobiliser les acteurs et assurer la cohérence des politiques en matière d’intégration afin de bâtir une intégration par le bas ». Ils ont droit à une formation de 48 heures sur les instruments concernant la libre circulation des biens et des personnes. Elle a débuté ce mardi 14 juin 2016.
Le constat fait par les Associations de développement membres du SPONG est le suivant : « le déficit de formation et de renforcement des capacités des acteurs débouchant sur la création d’une masse critique, constitue une explication majeure de l’ineffectivité des instruments de la CEDEAO dédiées à la promotion de l’intégration régionale, à la libre circulation des personnes et des marchandises ».
A cela s’ajoute l’ineffectivité des textes juridiques communautaires dans les Etats, membres notamment aux frontières et le long des corridors commerciaux. La présente formation vise, selon Souleymane Drabo, représentant la Présidente du Conseil d’administration du SPONG, à aider les citoyens de la communauté à revendiquer leurs droits pour les sortir de l’ignorance.
« Ils ont un besoin vital de formation et de renforcement des capacités », dit-il. Une conviction basée selon lui sur le fait que « l’essentiel des échanges intrarégionaux en Afrique de l’Ouest se fait par la route ». L’implication des camionneurs réjouit El Hadj Issoufou Maiga, président de l’Organisation des transporteurs du Faso (OTRAF) à plus d’un titre.
« Au cœur du commerce régional, dit-il, donc de la circulation des marchandises, se trouvent les transporteurs dont les camionneurs », affirme-t-il. Ce qui fait d’eux des acteurs de première ligne sur le chemin menant à l’intégration. Malgré les énormes challenges, confie-t-il, ils empruntent chaque jour les corridors pour transporter les marchandises d’un Etat à un autre. Ils se retrouvent dans la même occasion au cœur de la circulation des marchandises au sein de la région ouest africaine.
Un point de vue que partage Aliou Niang, représentant de Enda CACID, le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement. L’économie en Afrique de l’ouest repose sur la libre circulation des personnes et des marchandises. « Les camionneurs constituent un maillon extrêmement important des acteurs, parce qu’étant à la fois des citoyens de la CEDEAO, mais également des acteurs de l’intégration régionale », déclare-t-il.
Il déplore le manque de formation et d’appropriation des textes dans la communauté ouest africaine. « Actuellement, nous vivons la CEDEAO des Etats. C’est une affaire de bureaucratie », fustige Aliou Niang. Ces acteurs, recommande-t-il, doivent être impliqués à chaque niveau du processus régional.
C’est pourquoi souhaite-il qu’un accent « particulier » soit mis sur les camionneurs qui sont bien placés pour parler des tracasseries rencontrées dans le monde des corridors dans les différents Etats membres.
Mais, au préalable, ils se doivent de connaître leurs droits et leurs obligations, car dit-il, « quelqu’un qui ne connait pas son droit ne peut pas le revendiquer devant les agents de contrôle ».
Oui KOETA
Burkina24